Deuil.

Publié le par La Liseuse

Ce matin. Implosion du cœur. Implosion de l’amour, triste à en crever, j’en ai les mots qui ont raté leur trajectoire, toute la journée.

C’est ainsi, on ne peut plus rien contrôler, on perd tout, y a pas de bravoure dans les naufrages. Alors on pleure avec son pays, même de loin, même si l’on ne les connaissait pas, même si ça ne servira à rien, merde, j’aurais voulu leur tenir la main, à ces petits anges, leur montrer la lumière, porter leur joie de vivre tout là-haut et emporter leur douleur, la foutre à l’eau.

Ma nation s’est effondrée, à l’ouverture des presses, quand les réseaux ont vomi des photos que jamais je n’aurais voulu voir, cette souffrance, elle vient d’écrire en toutes lettres sur mon cœur « N’oubliez jamais ». Arrêtons l'étalage médiatique, respectons ces individus en peine, portons leur tout notre bonheur, viens, toi, tartine leur esprit de ta gaieté, dis-leur que même si tout s'est arrêté, tu es là. Simplement. 

J’ai à l’esprit des visages, des mains, des amitiés, puis des cris, des râles, des parents qui s’effondrent, trop de peine, la logique veut que l’on parte avant eux, mais non, il faudra porter leur souvenir toute une vie, un chemin beaucoup trop long, sans issue.

Les malheurs devraient arriver seuls, perdre une chaussure, ses clés, son agenda. Perdre un enfant, il existe beaucoup trop de mots pour l’exprimer, beaucoup trop de larmes à verser. C'est un chagrin jamais fini. Que seront les mélodies sans leurs sourires? Que seront leurs mains vieillies sans la force de leurs enfants? Alors il faut tendre, tout, vers eux, tout ce que l'on a. 

Je viendrai vous serrer contre moi, perdre toute ma chaleur, vous la donner, entièrement, vider mes tripes, hurler votre désarroi, je viendrai avoir mal avec vous, plus fort, encore, puis tout laisser partir, il faut qu'ils s'envolent, ces amours, parce que c’est tout ce que je peux faire et ça n’a aucune valeur, sinon celle que l’on veut bien lui donner : je vous envoie tout mon amour… 

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