Time is out

Publié le par La Liseuse

Trouver l’inspiration.

Elément factice de l’instant, comment faire pour gérer les cours trop ban( c )als, les enseignants de l’arrache, les livres sans patience ni passion et les débordements constants d’une vie sociale inassouvie ? 

Je n’ai ni formule magique, ni proposition parfaite, ni même dégagement horaire à proposer. Et si j’en avais, peut-être ferais-je l’égoïste ou évoquerais-je un renflouement nécessaire de ma caisse avant d’avancer mes idées.

Ce que je voudrais, ce serait du temps, du temps achetable, du temps en conserve, du temps en palette, du temps qui ne passe plus, des journées de 72 heures, des semaines à quatre jeudis, des années grugées par les mois inlassables, des secondes qui arrêteraient les aiguilles des horloges, des bulles suspendues entre le ciel et mes projets.

Je voudrais pouvoir raccourcir toutes les rues ou accomplir des pas de géants, rapprocher les continents, que je passe de la France à l’Angleterre, de l’Irlande aux States, allonger mes jambes sous le soleil cubain, là, dans l’instant, voyager sans perdre de vue les partiels qui arriveront de toute manière beaucoup trop vite. Etudier tout, dévorer les bouquins qui m’intriguent, mieux vous comprendre, mieux me comprendre, devenir celle que je voulais être, celle qui a menti à l’enfant que j’étais, me dire « L’enfance, c’était hier, l’adulescence, j’y suis, demain, déjà vieille ? » et n’en avoir nullement peur, on s’en fout, le temps vient d’oublier de  passer.   

Me mettre à table trois jours, en famille, mais trois jours ne seraient rien, raconter nos déboires, monter nos rêves, ne plus les mettre en boîte et les réaliser. Inviter les amis à nous joindre, allez, hop, on pose la rallonge, on s’en fout des heures qui défilent, le temps n’est plus rien. Qu’on ride, qu’on rapetisse, qu’on ait mal au dos, que l’on oublie jusqu’à nos meilleurs souvenirs. Pas grave.

Le temps est un salaud. Il m’enlève l’amour chaque dimanche. Alors que l’on colle les semaines et qu’elles aillent violer l’absurdité des 52 hebdomadaires.

J’ai trop d’instants à rattraper. 

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